L'élevage vendéen primé au Salon de l'agriculture 2016

Article du journal Ouest-France

Delphine , charolaise vendéenne, est rentrée lauréate du Salon de l’agriculture de Paris. L’animal,
élevé au Gaec Richard, de Saint-Révérend, est une véritable bête de concours.


L’histoire Les concours, une histoire de famille
« Avoir le parcours de Delphine , on ne voit ça qu’une fois dans sa carrière » , résument Laurent et
Fabrice Richard, oncle et neveu, éleveurs de vaches et de taureaux du Gaec Richard de Saint-
Révérend. La famille a les concours dans le sang. « Ça remonte au grand-père de mon père, en
1962 » , raconte Laurent. Impossible de compter tous les trophées et plaques qui trônent dans
la salle de réception de la ferme. La plupart d’entre eux ont été remportés par les taureaux de
l’élevage. Cette année, leur charolaise Delphine est repartie avec le prix de la vache suitée
(accompagnée de son veau) et celui du rappel de championnat femelle du Salon de
l’agriculture de Paris. « Elle a fait le grand chelem en deux ans » , affirme Fabrice. Auparavant,
l’animal avait remporté le « Super Moulins 2014 » dans l’Allier, et le championnat femelle du
Salon de l’agriculture 2015. « C’est presque impossible de remporter deux fois d’affilée le
championnat et le prix de rappel , explique Fabien. L’animal est souvent fatigué, mais Delphine a
tenu le coup. »


Delphine, la vache parfaite ?
La charolaise naît en 2008. Son potentiel est tout de suite repéré. « C’était un veau qui répondait
à tous les critères de la race , se souvient Laurent. Elle a un oeil de biche, de la classe, une
morphologie hors norme et un bon tempérament. » Elle est baptisée Delphine , pour ravir la soeur
de Fabrice qui porte le même nom. Mais la nature ne fait pas tout. Les éleveurs se démènent
pour qu’elle participe aux concours. « Ça demande de l’investissement personnel et économique.
Paris, c’est 600 km en camion et laver l’animal deux fois par jour avec du shampooing. » Il faut
surtout de la patience. Le comportement de l’animal lors du jour J ne peut pas être anticipé. «
C’est là où Delphine se démarque : elle n’a jamais boité, elle a toujours marché d’un pas vif. »
Delphine , à l’image des hommes, fait parfois sa diva. « Elle est tellement chouchoutée que
lorsqu’on la change de champ, elle pète un câble ! » , sourit Laurent.


Redorer l’élevage vendéen
Gagner des concours, c’est beaucoup de travail, c’est aussi un gage de qualité pour l’élevage.
Au Gaec Richard, cette marque doit pouvoir se transformer en confiance et en fidélisation de
la clientèle. « Il n’y a pas de retombées économiques instantanées avec les concours. On montre
juste que nous tenons un bon élément de génétique , souligne Laurent. On porte les couleurs de la
Vendée ailleurs et ça peut séduire de nouveaux clients. » Mais des occasions comme Delphine , il
y en a qu’une. « La génétique, c’est tellement inexact que les veaux de Delphine ne seront peut-être
pas aussi bons. » Pourtant, la famille Richard porte ses espoirs sur Millésime , progéniture de la
« star ». « C’est le veau qu’on a jamais fait naître. » L’élevage vendéen compte de beaux jours
devant lui.
Gaëlle COLIN.